Journée mondiale de la gastronomie durable
Aujourd’hui, on vous parle d’un chiffre : 30%.
Ce chiffre, c’est la part du secteur agricole et alimentaire dans les émissions de Gaz à Effet de Serre.
Alors bien évidemment, pour la journée mondiale de la gastronomie durable, le 18 juin 2021, nous avons sauté sur l’occasion pour vous exposer nos deux passions : l’aliment, et l’environnement.
La gastronomie durable, qu’est-ce que c’est ?
En 2010, la FAO (organisation mondiale pour l’Alimentation et l’Agriculture) définissait l’alimentation durable comme « des consommations alimentaires compatibles avec la protection et le respect de la biodiversité et des écosystèmes, culturellement acceptables, accessibles, économiquement équitables et financièrement abordables ; nutritionnellement adéquates, dépourvues de risques et saines ; tout en étant capables d’optimiser les ressources naturelles et humaines »
En deux lignes, c’est un modèle de gastronomie qui permet de prendre soin à la fois de nos papilles, de notre santé, et de notre planète.
Un Forum de Paris pour la gastronomie et l’alimentation durable se tiendra en juin 2021 à l’initiative du président de la République avec pour objectif d’échanger sur les enjeux économiques, écologiques, agricoles, sanitaires de l’alimentation et définir notre modèle pour les années à venir.
Pourquoi cette journée mondiale
Cette journée s’inscrit dans la promotion des ODD (Objectifs du développement durable) n°2, 3 et 12 :
- ODD n°2 : Éliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir l’agriculture durable
- ODD n°3 : Permettre à tous de vivre en bonne santé et promouvoir le bien-être de tous à tout âge
- ODD n°12 : Garantir des modes de consommation et de production durables
En 2050, on estime qu’il faudra nourrir plus de 9 milliards de personne. Et pour permettre à autant de personnes de s’alimenter, il faut bien produire ! Or, nous gaspillons près d’un tiers de la nourriture que nous produisons. Pas besoin d’en dire plus pour comprendre que ce n’est pas viable…et aller faire pousser des carottes sur Mars n’est pas une option !
Alors c’est quoi l’alternative ? eh bien c’est utiliser nos océans, nos forêts et nos sols de façon durable.
Et pour ne rien gâcher : consommer de façon locale et durable, c’est bon pour les moyens d’existence, pour l’environnement et pour les économies !
Comment s’y prend-on pour adopter une « gastronomie durable » ?
Producteurs et consommateurs ont leur rôle à jouer : les producteurs, en étant attentifs vis-à-vis de nos ressources naturelles, en faisant preuve de réflexion, d’innovation et créativité pour retrouver des modes de production respectueux de l’environnement ; et les consommateurs, en étant plus sélectifs dans leurs choix alimentaires.
Le dernier livre blanc de la gastronomie durable a listé cinq grands thèmes sur lesquels consommateurs, producteurs, restaurateurs… peuvent s’appuyer pour adopter une démarche vertueuse.
Les ingrédients : c’est quoi, des bons produits ?
De saison, local, en circuit court, sans intrant ni pesticide. Et lorsque le local n’est pas possible, privilégiez le commerce équitable.
Pour l’agriculture animale, consommons moins, consommons mieux !
- Optez pour de la viande ou des produits laitiers issus d’animaux d’élevage extensif (en opposition à l’élevage intensif), c’est-à-dire élevés en pâturages,
- Des œufs de catégorie 0 (bio) ou 1 (plein air). La catégorie est indiquée sur la boite d’œufs. La catégorie 2 correspond à de l’élevage au sol, et la catégorie 3 correspond à de l’élevage en cage (appelé aussi élevage en batterie).
- Des volailles de plein air,
- Des poissons de petite pêche artisanale (comme les ligneurs de la pointe de Bretagne) et de saison, évidemment.
Aujourd’hui, au menu…
…du végétal bien sûr !
La production de viande (élevage et cultures fourragères) représente près de 15% des émissions de gaz à effet de serre.
Réduire de moitié notre consommation de viande et produits laitiers (notamment d’origine bovine, la plus polluante) pourrait être aussi efficace que de diviser le parc automobile mondial par deux.
Alors c’est parti pour retrouver de bons standards : oui, les légumes, céréales et légumineuses constituent d’excellents plats de résistance ! En plus, une assiette végétale vous apportera beaucoup plus de diversité de couleurs. Et ce qui est beau à l’œil est bon pour les papilles (on commence toujours par déguster son plat avec les yeux).
Et bien entendu, lorsqu’on consomme de la viande, il faut pouvoir consommer l’ensemble de l’animal. C’est pourquoi un bon cuisinier, c’est aussi un cuisinier qui saura mettre en valeur et utiliser aussi bien les parties dites « nobles » que les autres pièces.
La préservation de la biodiversité
On se rappelle les productions animales et végétales oubliées !
- 66% de la production agricole mondiale ne repose que sur 9 plantes alors qu’il en existe 6000 pour nourrir les populations.
- La production animale mondiale repose sur environ 40 espèces animales, dont une poignée seulement fournit la grande majorité de la viande, du lait et des œufs. Sur les 7 745 races de bétail locales recensées dans le monde, 26% sont menacées d’extinction.
- Au cours des 40 dernières années, les populations d’espèces marines ont enregistré un déclin de 39 % et les pratiques de pêche actuellement privilégiées sont responsables d’environ 38,5 millions de tonnes de « prises accessoires » chaque année.
Augmenter la diversité en produits alimentaires, c’est aussi préserver la biodiversité. Et ça, ça répond à l’ODD n°15 : favoriser la biodiversité.
Le gaspillage alimentaire
On estime qu’un tiers des aliments produits sur la planète est perdu ou gaspillé (à toutes les étapes de la chaîne alimentaire, de la production à la poubelle des ménages).
Alors il est grand temps de lutter contre ce gigantesque gaspillage. Pour en savoir plus, vous avez le choix, là, ou là.
L’équipement
L’eau, l’énergie, les déchets : autant de leviers supplémentaires pour entrer dans une démarche de gastronomie durable.
Alors on limite sa consommation d’eau lorsqu’on fait la vaisselle (ne pas laisser couler l’eau lorsque vous savonnez l’assiette) et bien entendu, on consomme l’eau du robinet à la place de l’eau en bouteille. En plus, l’eau en bouteilles est 100 à 300 fois plus chère que l’eau du robinet…le calcul est vite fait !
Concernant l’énergie, ménagez votre électroménager !
- Dégivrez régulièrement votre congélateur,
- Dépoussiérez l’arrière de votre réfrigérateur, et laissez un espace entre le mur et l’arrière de votre réfrigérateur,
- Autant que possible, lors de la conception de votre cuisine, séparez bien vos éléments de cuisson et éléments de réfrigération,
- Choisissez votre électroménager de catégorie « A »,
- Privilégiez l’éclairage LED,
- Et bien sûr, lorsque vous cuisinez, mettez un couvercle sur votre casserole lorsque vous faites bouillir de l’eau (ou utilisez une bouilloire).
Ce sont autant d’astuces qui vous permettront de faire des économies d’énergie (et donc, des économies pour votre porte-monnaie).
Enfin, pour la gestion des déchets : seul un faible pourcentage des restes alimentaires est transformé en compost. Une grande partie finit dans les décharges et représente une bonne part des déchets solides municipaux. Les émissions de méthane des décharges représentent l’une des premières sources d’émissions de gaz à effet de serre de tout le secteur alimentaire.
Alors on dit oui au compost, et pour retrouver nos astuces, c’est ici !
Maintenant que vous êtes incollable sur la gastronomie durable, on compte sur vous pour vous en emparer !
Sources :
Livre blanc goût de France/Good France 2019
WWF